Sujet type BAC FRACAIS 2007

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L’INCENDIE DE LA FABRIQUE
Il était dix heures du soir lorsque j’arrivai à l’usine en compagnie de
nos amis. Un vaste bâtiment, percé de larges baies, brûlait dans les
trois quarts de sa longueur. Le feu sortait par presque toutes les
fenêtres ; une épaisse fumée traversait la toiture de tuiles, et parfois
une flamme se faisait jour au milieu des tourbillons noirs. Sur cinq
pompes, dont trois appartenaient à la ville et deux à la fabrique, une
seule était là, dirigée sur le coin de la maison qui ne flambait pas encore.
Une foule d’environ deux mille personnes, où l’on reconnaissait, au
premier rang, le groupe des autorités, sous-préfet, maire, sergents de
ville et gendarmes, regardait avec anxiété cet angle du premier étage
que la flamme avait respecté.
Tout à coup, un grand cri s’éleva sur la place et je ne vis plus rien que
mon père penché vers nous emportant une forme humaine entre les
bras. Dix hommes de bonne volonté coururent à une échelle que je
n’avais pas aperçue et qu’il touchait pourtant du pied. Le corps fut descendu
de mains en mains et porté à travers la foule dans la direction
de l’hôpital, tandis que mon père faisait un signe à ses camarades,
recevait un énorme jet d’eau sur tout le corps et se replongeait tranquillement
dans la fumée.
Il reparut au bout d’une minute, et cette fois en apportant une femme qui
criait. Un immense applaudissement salua son retour, et j’entendis :
« Vive Dumont » pour la première fois de ma vie. Il faisait horriblement
chaud ; le rayonnement de cet énorme foyer allumait de tous côtés
une multitude de petits incendies que les pompes éteignaient à mesure.
A la place où je me tenais, tous les visages ruisselaient de sueur
et tous les yeux se sentaient brûlés

Mon père se montra de nouveau à la fenêtre ouverte : il tenait cette
fois deux enfants évanouis. C’était la fin ; on savait dans la fabrique et
dans la ville que le chef d’atelier était le seul habitant de cette maison
et que sa petite famille ne comptait pas plus de quatre personnes. Il
y eut donc une protestation générale lorsqu’on vit que le sauveteur
allait rentrer dans la fournaise. De tous côtés on lui criait : « Assez !
Descendez ! Dumont ! (…). »
A ce moment, le capitaine, M. Mathey qui dirigeait la manoeuvre des
pompes, s’avança jusqu’au bas de l’échelle et dit de sa voix de commandement
: « Sapeur Dumont, je vous ordonne de descendre. »
Il répondit : « Le devoir m’ordonne de rester. »
— Il n’y a plus personne là-haut.
— Il y a un homme par terre, au fond du couloir.
— C’est impossible.
— Je l’ai vu de mes yeux.
— Encore une fois, descendez ! Le feu gagne.
— Raison de plus pour me hâter !
A peine avait-il dit ces mots, à peine le son de sa voix s’était-il éteint
dans mon oreille, que le feu jaillit par toutes les ouvertures de
la maison, la toiture s’effondra avec un bruit épouvantable, et tout l’espace
compris entre les quatre murs du bâtiment ne fut plus qu’une
colonne de flammes.
E. About, Le Roman d’un brave Homme
Questions
I < Compréhension et lexique :
1 < Qui est Dumont ?
Narrateur et auteur.
Père du narrateur.
Chef d’atelier.
Choisissez la bonne réponse.
2 < Le narrateur, participe-t-il à l’histoire ?
Justifiez votre réponse.
3 < Relevez dans le texte deux termes qui désignent la fonction de
Dumont.
4 < Cet angle du premier étage que la flamme avait respecté… »
L’expression soulignée signifie :
avait détruit
avait épargné
avait brûlé
Choisissez la bonne réponse.
5 < Relevez dans le texte quatre mots qui renvoient à « incendie ».
6 < Le sauveteur rentra dans la fournaise parce que :
Il y avait un homme par terre, au fond du couloir.
Il ne voulait pas obéir à son capitaine.
Il était consciencieux.
Choisissez la bonne réponse.
II < Fonctionnement de la langue
1 < « Il était dix heures du soir lorsque j’arrivai à l’usine en compa
gnie de nos amis. »
L’expression de temps soulignée exprime :
Une antériorité.
Une postériorité.
Une simultanéïté.
Choisissez la bonne réponse.
2 < « Tout à coup, un grand cri s’éleva sur la place, et je ne vis plus
rien que mon père penché vers nous emportant une forme humai ne
entre les bras. »
Réécrivez ce passage de façon à rendre le narrateur extérieur à l’histoire.
3 < « Le corps fut descendu de mains en mains et porté à travers la
foule dans la direction de l’hôpital. »
Mettez cette phrase à la voix active.
4 < Il répondit : « Le devoir m’ordonne de rester. »
Mettez cette phrase au discours indirect.
5 < « A ce moment, le capitaine qui dirigeait la manoeuvre des
pompes, s’avança jusqu’au bas de l’échelle et dit de sa voix de
commandement… »
Mettez ce passage au pluriel.
6 < « Tous les visages ruisselaient de sueur. »
Remplacez le mot souligné par « aucun ».
III < Expression écrite
Sujet 1 : Racontez en quelques lignes un événement douloureux
qui vous a marqué et dont vous vous souvenez toujours.

Sujet 2 : Résumez ce texte en une centaine de mots.


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